Thursday, June 29, 2006

petite divagation du jeudi

Hier soir, Carole et moi étions invitées (sur guest liste, s'il vous plait) au concert de S.O.B. qui faisait la présentation de son nouvel album. S.O.B. (Spirit of Bhangra), c'est un groupe indien qui pourrait se situer entre du ragga, du rock, du hip hop et un boys band, agrémenté de petites touches de hard rock par-ci par-là. Le tout version punjabi, comme tient à le souligner Carole. Je sais, c'est strange. Mais l'Inde, c'est ça aussi (un pays en pleine évolution, un pays qui se cherche). Bref, soirée VIP, open bar et caméras à gogo traquant les célébrités de l'industrie Bolly(wood). Ca fait bizarre de se retrouver dans la jet set, déjà que chez nous on en a pas vraiment l'habitude (enfin vous, j'sais pas, mais moi... ben non). En tous les cas, excellente soirée. Nuit, devrais-je dire.

Bon, alors aujourd'hui, j'avais prévu de vous montrer un peu à quoi ressemble mon cadre de vie. Seulement, vu que je me suis couchée un peu tard, je n'étais pas très au point ce matin en partant de chez moi, et _(j'y viens)_ j'ai donc oublié ma clé contenant les photos en question. Bref, du coup, vous avez droit à un petit assortiment varié.

Voici l'éléphant de Bandra. Il n'y en a qu'un et j'ai eu la chance de le rencontrer lors de mon tout premier week-end ici. Gentille grosse bête.










Les indiens sont très forts en marketing. Ils ont eu la très bonne idée de placarder la figure de leurs stars préférées un peu partout, de l'affiche pour Pepsi (ou Coca, selon les acteurs) aux paquets de biscuits secs, en passant par les flacons de talc anti-perspirant pour hommes. On en vient parfois à se demander si Bollywood ne sous-paie pas ses acteurs, tant ils semblent s'acharner à arrondir leurs fins de mois...

ici, Shah Rukh (Khan) en charmeur de serpents hippiesque/pepsiesque



petit grigri qui chasse la jalousie et le mauvais oeil des commerces.
c'est juste que je trouvais ça joli.
:)

Wednesday, June 28, 2006

Nasik _fin_

C'est dans la nature que nous avons fini notre week-end. Petite balade romantique sur un bateau "ramé" par des athlètes et visite du vignoble de Sula, avec une sympathique petite dégustation de ses vins. Chacune a craqué sur un vin différent (mon préféré étant le Zinfandel, petit rouge à l'arôme de violette...), mais le charmant jeune homme qui nous les a fait découvrir a remporté tous les suffrages!

Anita, Maria, les Sophie's et nos deux galériens

préparation d'offrandes au bord de la rivière

petites waterfalls

enfin bref, un bon bol d'air pur avant un retour ferroviaire de 4 heures vers Mumbai, entassés dans un train aux capacités de contenance exploitées à leur maximum...!

Nasik, ou quand la pluie vient

et pendant qu'on faisait notre marché, la mousson s'est abattue. Il y a des moments où ça tombe mal (quand on va au boulot par exemple), mais d'autres où être sous la pluie si fraîche et vivifiante peut être un vrai moment de contemplation. Un délice...








Sophie et Sophie
(sous un coin d'parapluie)

Nasik part4

Me revoilà!
Donc là, c'est le centre de la ville, avec les bassins du Ganga. Il y règne une ambiance formidable, entre rires, stagnation, recueillement... En fait, c'est un véritable lieu de vie. Le matin, les femmes lavent leur linge dans les eaux crasseuses, le marché bat son plein sous des toits de fortune, les gens se baignent, les enfants jouent.
On s'est baladé, le soir et le matin, et puis on s'est aussi posé, tout simplement, pour humer l'atmosphère ambiante.











Tuesday, June 27, 2006

Nasik part3









Monday, June 26, 2006

Nasik part2

Samedi matin.
On va prendre un petit déjeuner qui dure, qui dure, parce que le personnel du restaurant dont nous sommes les seules clientes est vraiment très très lent. On comprend pourquoi quand nos assiettes arrivent décorées de petites serviettes-napperons découpés plus ou moins artistiquement. C'était atelier-découpage dans la cuisine ("dis, tu me prêtes tes ciseaux?").
Attablées autour de nos tcha et autres mozambi juice, nous discutons du programme de la journée. Une collègue d'Anita lui a donné le numéro de son oncle qui vit à Nasik, lui recommendant bien de le contacter une fois sur place. Allez, on l'appelle, ne serait-ce que par politesse. Une demi-heure après, Claude (l'oncle) nous envoie son chauffeur pour nous récupérer. Une superbe jeep de luxe nous conduit jusqu'à l'école que Claude a montée avec sa femme, Claudine. Ce sont des Indo-English, c'est-à-dire qu'ils ont un ancêtre anglais dans la famille. Enfin Claude, lui, a un arrière-arrière-grand-père hollandais pour être plus exact. Mais bon, il n'y paraissait rien.
Bref, après nous avoir fait visiter leur école, ils nous demandent quel est notre programme de visites. Ils appellent leur chauffeur, lui expliquent et nous disent: "OK, vous pouvez y aller, vous avez la "school jeep" pour la journée. Le chauffeur vous conduira. Ce soir, nous irons diner tous ensemble, et demain vous pourrez finir vos visites. Ca vous va?"
Surprise! Et fort agréable au demeurant!
Pour résumer, on s'est fait balader toute la journée du samedi et du dimanche, inviter dans un superbe restaurant le soir, et chez eux pour le déjeuner dominical. Ces gens, qu'on ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam, se sont occupé de nous comme si nous étions de la famille. J'espère qu'on aura l'occasion de leur rendre la pareille, ils ont vraiment rendu notre WE inoubliable!

Voilà pour la petite histoire!
Comme je vous l'ai dit, Nasik est un lieu de pélerinage. Il y a un fleuve sacré _le Godaravi_ qui la traverse. On l'appelle d'ailleurs aussi "Ganga" (Gange). Notre visite a commencé par Trimbalkeshwar, lieu saint où le Ganga prend source et où se déroule le fameux festival du Kumbh Mela, une fois tous les 12 ans.
Il y a plusieurs temples, ça ressemble à un joli petit village, et le bassin central ("Tank") recueille les eaux de la source qui jaillit de la montagne. Le Tank est en fête, tout le monde est assemblé autour, les gens prient ou méditent, les enfants jouent (pour eux, c'est une grosse piscine, et leur enthousiasme donnait bien envie de les y rejoindre!).



(c'est moi, ou il ressemble vraiment à un personnage de "DragonBall Z"?)








Sophie passe au tamponnage sacré


une "spicy tikka masala" brochette

Nasik part1

En voilà un week-end fort fort sympathique. Et pourtant, il n'avait pas franchement bien commencé...
C'est hésitante à partir, vendredi soir, à cause d'un mal de ventre naissant laissant présager des moments difficiles, que je me suis jetée dans le train pour Nasik, à la dernière minute comme à l'accoutumée (on ne se refait pas..!). J'arrive en gare de Nasik 3h30 plus tard, après un repos sommaire sur les couchettes en skaï bleues et collantes. Je mets le pied dehors, après avoir enjambé les dizaines de corps endormis jonchant la quasi-totalité du sol de la gare. Et c'est là que la pluie se met à tomber. Enfin à se déverser, pour être plus exact. Un indien d'âge mûr, attaché-case et air digne, me voyant chercher mon chemin, me propose gentiment de partager un rickshaw jusqu'à mon hôtel. La pluie se déchaîne, je suis obligée d'ouvrir mon parapluie dans le rickshaw pour ne pas me transformer en soupe. Et le monsieur assis à mes côtés, visiblement émoustillé par la mousson, se rapproche de plus en plus de moi, plaquée contre une paroi du véhicule. C'est quand il commence à me poser des questions plus que très douteuses que le rickshaw _par bonheur_ s'arrête et que je pousse le gros malautru dehors en lui disant de se trouver un autre moyen de locomotion. Ca m'apprendra, j'avoue que c'était, dans le fond, pas très malin de ma part... Le rickshaw se remet en route, et s'arrête tous les 10m pour demander où se trouve l'hôtel Abishek. Il m'avait, bien entendu, affirmé savoir le chemin. Les rues sont désertes, la route n'est pas éclairée et s'est transformée en torrent. C'est joli, la situation me fait rire intérieurement, mais j'ai quand même hâte d'arriver. J'arrive à l'hôtel détrempée et passablement énervée tout de même, parce que le trajet en rickshaw, aussi esthétique soit-il, n'en finissait plus, et que le gros vilain ne m'était toujours pas sorti de l'esprit.
Je rejoins enfin les filles. La nuit est horrible, on est assaillies par les moustiques. Je me fais piquer comme jamais dans ma vie, et quand je dis ça, ce n'est pas une exagération. Une vingtaine de piqûres sur le visage, les paupières, le nez... Pas moyen de dormir avant que le soleil se lève. Bref.
La suite est beaucoup plus sympa, mais vous l'aurez demain parce que là, je dois aller assurer mon cours. En attendant, quelques photos...






la campagne environnant Nasik (que c'est bon de voir du vert!)















à mon frangin


petite dédicace à toi, Samir, qui m'a rafraîchi tout au long de mon trajet en train jusqu'à Nasik!

Friday, June 23, 2006

respirez, c'est Friday!

Thank God it's Friday! Enfin le week-end! Je pars en vadrouille, je remets mon sac sur mes épaules, et c'est un truc qui me fait toujours bien plaisir... Au programme:

Nasik. 1,2 millions d'habitants, 565m d'altitude.
(p.827 du LonelyPlanet)
Cette ville passionnante, parsemée de centaines de temples et de ghats d'ablution, borde les rives de la Godavari, l'un des fleuves les plus sacrés du Deccan. Nasik (Nashik) a de nombreux liens avec l'épopée hindoue du Ramayana. C'est ici que Rama et son épouse Sita furent exilés et que Lakshmana aurait coupé le nez (nasika) de la soeur de Ravana, d'où le nom de la ville. Elle est le point d'ancrage des pèlerins visitant Trimbak ou Shirdi (lieu de naissance de Sai Baba). La plus grande fête est le phénoménal Kumbh Mela, qui s'est déroulé en août 2003.
Selon les mythes hindous de la création, les dieux et les démons livrèrent une grande bataille pour un kumbh (pichet) contenant le nectar de l'immortalité. Vishnu s'en empara et le fit disparaitre mais, dans son élan, quatre gouttes du nectar tombèrent sur la terre - à Allahabad, Haridwar, Nasik et Ujjain. Tous les trois ans, l'un des quatre sites désignés par les gouttes sacrées devient le cadre de fantastiques festivités.
Le Kumbh Mela attire une immense foule de sages hindous, notamment les nagas (sadhu ayant fait voeu de nudité) des ordres monastiques hindous militants. Aucune caste ou croyance particulière ne peut revendiquer une manifestation aussi énorme, et le Kumbh Mela capte peut-être mieux que n'importe quel autre évènement l'extraordinaire diversité culturelle de la société indienne.


Voilà, la suite lundi! En attendant, comme c'est le week-end et qu'on a le droit de rigoler un peu, voici quelques perles (les indiens ont cet art de me faire me marrer toute seule dans la rue). Bon week-end!







réparation de "lobes d'oreilles élongués". Cheap and best, comme ils disent!








MARRIAGE BUREAU
Nous arrangeons des mariages pour toutes les communautés,
ainsi que pour les mariages tardifs et les remariages de toutes castes.
Service gratuit pour les handicapés.


Celui-là m'a valu un bon fou rire, parce que je l'ai vu alors que je rentrais un soir et que j'étais bien fatiguée, mais surtout parce qu'il est bien excellent quand même...
(traduction: "ne pas se garer devant cette barrière, sous peine de vous faire dégonfler vos pneus")

Thursday, June 22, 2006

le MHiNDi

Comme vous l'expliquera toute bonne indienne qui se respecte: il n'y a pas de mariage sans "mhindi". Le mhindi, c'est l'équivalent du "henna" en Tunisie, mais en plus raffiné. Ce sont des sortes de tatouages (temporaires et sensés durer 7 jours) faits au henné. C'est beau et ça sent bon! Enfin ça sent bizarre, on ne sait pas trop si c'est agréable ou désagréable, mais en tous cas moi, ça me rappelle mon enfance et mes innombrables étés en Tunisie, donc j'adore!
Et comme toute bonne invitée qui se respecte, on m'a fait l'honneur du mhindi.









Et quand c'est fini, ça donne ça!


Indian Masala Wedding

Bon, c'est pas tout, mais il faut aussi que je vous raconte un peu ma vie, non?
Cette semaine, une de mes élèves m'a invité au mariage de sa cousine. A mon grand désespoir, la plupart des cérémonies avaient lieu durant mes heures de cours, donc je n'ai pas pu y assister (le mariage indien s'étale sur 6 à 10 jours et fait fi des horaires de bureau). Mais j'ai quand même pu expérimenter ce qu'est la famille indienne. Et ma foi, c'était plutôt sympa! L'accueil était fort sympathique et le repas gujarati (Gujarat: état juste au-dessus du Maharashtra).
Le reste en images...




de l'entrée de l'immeuble au salon, tout était décoré de guirlandes de fleurs odorantes. Ca m'a rappelé "Le Mariage des Moussons", de Mira Nair. Excellent film, à voir si ce n'est déjà fait.





Voici 3 générations de saris! En jaune, c'est ma jolie petite élève, Priyanka, qui pourrait presque être ma pote, tellement on a presque le même âge. Sa maman semblait tout droit sortie d'un feuilleton indien d'"Amour, Gloire et Beauté"! Elle fait du design de sacs à main et en a d'ailleurs offert de très jolis, avec poignée en imitation fleurs de jasmin, à toutes les invitées. On est comme ça, ici. Bref, gentille petite famille très hospitalière.

Et là c'est avec le papa. Je les trouve beaux.


Bon, alors passons aux choses sérieuses. Nous avons fait la connaissance du gourou (c'est à dire "guide spirituel") de la famille: Gourou Dji. Il nous a exposé ses riches et nombreuses théories d'accès au bonheur intérieur. J'ai trouvé ça, disons... intéressant! Mais alors Sophie, elle, n'a vraiment pas été convaincue par ses métaphores post-modernistes automobiles!
(PS: la photo juste au-dessus n'est pas terrible, mais c'est pour que vous ayez une échelle de grandeur. (je fais 1m70))
Monsieur et Madame. Ils sont pas mignons? Moi, ils me font penser aux lutins du Père Noël!

Wednesday, June 21, 2006

femmes

Ce qu'il y a de bien avec les femmes ici, c'est qu'elles sont de toutes les couleurs! Et qu'en plus d'être extrêmement féminines, elles sont souvent très belles. Il parait que lorsqu'on les voit travailler dans les champs de thé du Kérala ou du Bengale Occidental, on a l'impression de voir un champ de Smarties!